Difficult to grasp what's going on here. It's only when I got to the end that the whole confusing dull mess become a little clearer, and by then my interest in it was zero.
There's a few good shoot-outs with the gangsters favourite weapon, the Thompson, but they seem to be just thrown in out of context, just for effect, apart from just ONE good incident involving the brilliant Albert Finney.
There are too many slow boring talkative scenes between Gabriel Byrne and the unimpressive female lead Marcia Gay Harden.
Then best thing to say about these is that they should be avoided. They slow down what little pace the movie has and bring it to a boring dead stop.
I skipped most of them which had the desired effect of getting the film over as quickly as possible.
A big disappointment.
It made me want to see some of the great gangster movies of the 30s and 40s which such stars as Humprey Bogart, James Cagney and Edward G Robinson. Any of these movies would undoubtably be far superior.KAN
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Miller's Crossing (Criterion Collection)
Gabriel Byrne
(Actor),
Marcia Gay Harden
(Actor),
Joel Coen
(Director, Producer),
Ethan Coen
(Director, Producer)
&
1
more Format: Blu-ray
$54.66$54.66
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Genre | Mystery & Suspense |
Contributor | Richard Woods, Joel Coen, Mike Starr, Steve Buscemi, J. E. Freeman, Al Mancini, Jon Polito, Albert Finney, Ethan Coen, John Turturro, Gabriel Byrne, Marcia Gay Harden, Thomas Toner See more |
Language | English |
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Product details
- Language : English
- Package Dimensions : 17.2 x 13.49 x 1.5 cm; 91 Grams
- Director : Joel Coen, Ethan Coen
- Release date : 8 February 2022
- Actors : Gabriel Byrne, Marcia Gay Harden, John Turturro, Jon Polito, J. E. Freeman
- Studio : Criterion Collection
- Producers : Ethan Coen, Joel Coen
- ASIN : B09LXFH812
- Number of discs : 1
- Best Sellers Rank: 7,272 in Movies & TV (See Top 100 in Movies & TV)
- 5,669 in Movies (Movies & TV)
- Customer Reviews:
Customer reviews
4.7 out of 5 stars
4.7 out of 5
171 global ratings
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Keith Naylor
2.0 out of 5 stars
Dull and disappointing
Reviewed in the United Kingdom on 31 July 2020Verified Purchase

LD
5.0 out of 5 stars
Les traités de déveine des frères Coen : (2) avoir la chance d'être trahi
Reviewed in France on 9 March 2022Verified Purchase
La poisse. Voilà une des matières premières du cinéma des frères Coen. Evidemment, étant donné qu’ils ont commencé avec des films noirs ou assimilés (le film de gangsters, plus que mâtiné de film noir) et qu’ils en ont réalisé plus d’un dans la suite de leur carrière, il n’y a rien là de très étonnant. Blood Simple / Sang pour sang (1984) et Miller’s Crossing (1990) signalaient donc dès l’abord, sans grande surprise vu le genre dans lequel ils opéraient, qu’ils allaient pétrir cette matière-là en particulier. Cependant, même le plus comico-délirant Raising Arizona / Arizona Junior (1987) carburait à la scoumoune. Par la suite, certains de leurs personnages sont devenus des incarnations ambulantes de cette déveine en couches, notamment l’écrivain de Barton Fink (1991), les kidnappeurs de Fargo (1996), le coiffeur de The Barber (2001), le professeur de A Serious Man (2009) et le chanteur folk d’Inside Llewyn Davis (2012).
Alors que dans The Barber les Coen arrivaient parfaitement à injecter leur fonds de sauce philosophico-dérisoire dans un récit de film noir, ils ont par la suite, notamment avec A Serious Man et Inside Llewyn Davis, choisi d’examiner des personnages qui sont immédiatement donnés comme frappés par la déveine, sans même l’excuse de l’engrenage tragique du film noir. Dans le cas de Larry Gopnik dans A Serious Man, véritable Job de l’Amérique des temps modernes, ce cycle de scoumoune sans fin se double effectivement d’une interrogation sur le sens de la vie du personnage, et partant de toute vie humaine. Je parlais de fonds de sauce philosophique (et religieux) : dans aucun autre de leurs films les Coen n’ont autant signifié que cette interrogation est bien ce qui structure la plupart de leurs récits et peut-être de n’importe quel récit, aussi plaisants les tours et détours choisis pour la faire passer soient-ils. Moins immédiatement donné comme portant une interrogation du même type, sous ses dehors de vrai-faux biopic tirant le portrait d’un cousin de Bob Dylan, un peu plus âgé et (nettement) moins chanceux que lui, Inside Llewyn Davis le fait, avec la politesse du désespoir, tout autant.
Autant je peux comprendre qu’un film comme A Serious Man ait pu sembler un peu cryptique à certains spectateurs, y compris à ceux qui connaissent pas mal des autres films des frères, autant j’ai du mal à comprendre qu’il y ait autant de personnes qui restent circonspectes devant Miller’s Crossing. Peut-être est-ce dû au fait que je les ai découverts au fur et à mesure et qu’après avoir beaucoup apprécié leurs deux premiers opus c’est avec ce film que je suis tombé, pour de bon, amoureux de leur cinéma. Mais je ne crois pas que ce soit la raison majeure. Ce film, je l’ai revu au fil du temps, je l’aime toujours autant, et malgré celles de leurs œuvres qui sont venues depuis le rejoindre, il fait toujours partie de mes préférés de leurs auteurs, et plus largement de mon panthéon personnel.
Que j’aime déjà beaucoup le cinéma classique américain, et en particulier les films noirs et les films de gangsters, a évidemment joué. Et tout autant le fait que, à un moment où ces genres étaient beaucoup revisités, parfois avec peu d’éclat, parfois avec une position surplombante de petit malin cherchant à faire bouger le cadavre d’un genre défunt à son profit, ils proposaient autre chose, un objet immédiatement personnel qui dans le même temps retravaillait le genre en profondeur. On sait qu’en entretien les Coen aiment bien noyer le poisson, ne jamais vraiment répondre ou bien de façon très oblique. C’est une des raisons pour lesquelles certains entretiens, dans lesquels ils se livrent un peu plus, sont particulièrement précieux. Ainsi, dans un supplément trouvable dans l’édition américaine Criterion de Inside Llewyn Davis, ils s’entretiennent avec le réalisateur Guillermo del Toro sur leurs influences et les constantes de leur cinéma (le principe est de partir de leur premier film, Blood Simple / Sang pour sang, et d’y déceler ce qui était déjà là que l’on retrouve par la suite). Ils y reviennent sur leur goût du roman noir, sur le fait qu’à l’époque, pour réussies qu’elles puissent être par ailleurs, les adaptations arrondissaient trop les angles et notamment laminaient un peu trop la langue argotique utilisée par les auteurs de romans noirs. Ils regrettent également que le même acteur (en l’occurrence Humphrey Bogart) puisse incarner les détectives de Dashiell Hammett et de Raymond Chandler, et un peu trop imposer sa propre personnalité à ces deux personnages pourtant assez dissemblables. On l’avait compris dès le départ, sans avoir besoin de leurs explications, mais la confirmation est éclatante : contrairement à d’autres, leur révision du genre ne cherchait pas à prendre des contrepieds pour le plaisir et se nourrissait profondément de la matière de départ et du fait qu’ils considéraient qu’il restait de la place pour d’autres approches.
On connaît la genèse de Miller’s Crossing. Ambitieux, leur projet cale à l’écriture. En panne d’inspiration, ils décident de s’engager dans un autre : ce sera Barton Fink, écrit en quelques semaines. Le déblocage que cela occasionne leur permet de terminer leur scénario et de préparer le tournage. Le casting, tellement idéal que l’on peut difficilement imaginer le film avec un autre, a failli être tout autre chose : Gabriel Byrne, de passage aux Etats-Unis, a passé des essais comme ça, sans trop y croire ; Albert Finney est un choix de dernière minute, pour remplacer un acteur décédé… Byrne est également responsable de l’accent irlandais qu’ont pris les personnages de Tom et Leo : « Les personnages sont d’origine irlandaise, mais leurs rôles n’ont pas été prévus pour être dits avec un accent. Quand Gabriel Byrne a lu le scénario il a trouvé qu’il avait un style, un rythme, authentiquement irlandais, et il nous a proposé de dire ses répliques avec son accent. Nous étions sceptiques au départ, mais sa lecture nous a convaincus. Du coup, Finney a pris lui aussi un accent. » (Positif n°360, février 1991). C’est évidemment une excellente idée, qui permet également de mieux contraster par la langue, par l’accent, par le débit, les personnages et les communautés auxquelles ils appartiennent, sans parler des mots d’italien ou de yiddish qu’utilisent tel et tel personnage.
Dans mon souvenir, Coursodon et Tavernier, dans leur 50 ans de cinéma américain, assuraient en substance que le monologue du début – celui de Jon Polito, absolument génial – valait à lui seul le prix du billet d’entrée. Non seulement le ‘I’m talking about… ethics’ de son personnage Johnny Caspar est impayable, tout autant que les variations sur la question, mais ce monologue donne la puce à l’oreille s’agissant de comment les Coen vont se servir de la langue pour typifier, établir et faire évoluer les contrastes dont je parlais plus haut, faire naître l’humour aussi. Pour le scénario qu’ils ont élaboré dans le même temps, celui de Barton Fink, ils ont choisi un personnage qui serait dramaturge et n’arriverait pas à écrire pour le cinéma. Dans leur cas, on sent leur amour du théâtre, d’une langue littéraire – y compris celle qui joue avec des niveaux de langue et des registres très variés, comme celle des plus grands auteurs du roman noir, Hammett, Chandler, Cain, etc – et une aptitude proprement sidérante à toujours subordonner cette écriture assez fleurie aux exigences dramatiques. Si les Coen sont des grands revisiteurs de genres, c’est aussi et peut-être avant tout pour cette aptitude-là qu’ils me semblent être de grands auteurs (à la fois scénaristes et réalisateurs).
Dans l’entretien de Positif cité plus haut, les Coen reviennent sur le reproche qui leur a tout de suite été fait que l’on ne comprenne pas tout à leur script : « Il m’importe assez peu que le spectateur perde parfois le fil de l’intrigue. Il n’est pas tellement important de comprendre qui a tué le personnage de Rug Daniels, par exemple. Il est beaucoup plus important de ressentir les rapports des personnages. » J’avoue que j’ai du mal à retenir le manque d’intelligibilité contre eux. Il est assez aisé de comprendre au bout d’un temps que le personnage de Tom (Gabriel Byrne) joue double, voire triple, jeu*. Les communautés s’allient les unes contre les autres, on demande à tel ou tel de faire défection parce que les rapports de force changent et qu’ils ont intérêt à changer de camp tant qu’il est temps : rien là que de très compréhensible, et le script ne fait rien pour que cela n’apparaisse pas clairement. Les raisons profondes de l’action de Tom, en revanche, n’apparaissent pas si clairement, et c’est bien entendu là que réside le grand intérêt, voire la grandeur, du script de Miller’s Crossing, qui sur ce point donne à voir, et même explique, et pourtant choisit de ne pas tout expliciter par le menu.
Non seulement le personnage de Tom est construit pour être complexe et avoir plusieurs dimensions, mais les autres se définissent en partie par rapport à lui, à ses actions et, oui, pour donner raison à Johnny Caspar, à son éthique. Dans ce film où il est question de déveine comme dans tous leurs autres films, mais aussi de comment faire advenir sa chance, la déveine de l’un – et peut-être sa trahison – est la chance de l’autre. Tout ceci, si on l’ajoute au jeu exceptionnel de Byrne (qui n’a sans doute jamais fait mieux), explique aussi pourquoi la mélancolie qui sourd du film a son cachet d’authenticité. Celle-ci, admirablement soulignée également par les choix photographiques (chef opérateur : Barry Sonnenfeld) et la musique de Carter Burwell, contribue à faire de Miller’s Crossing non seulement l’un des films les plus élaborés des frères, mais aussi un de ceux qui affectent le plus profondément. Totalement maîtrisé dans son écriture comme dans la forme adoptée – mais cela était clair dès le départ, dès leurs deux premiers films – Miller’s Crossing montre également que même lorsqu’ils souhaitent donner l’apparence du classicisme, il y a toujours matière à embardées plus baroques, qui culminent ici avec les deux séquences les plus violentes du film (une fusillade, un règlement de comptes avec un subalterne), et qui rappellent aussi qu’à l’époque encore les frères Coen étaient proches de Sam Raimi et que leurs références ne se trouvaient pas que dans le cinéma classique (ils citent ainsi Mad Max comme une des références majeures pour Blood Simple !).
*Outre les deux romans de Hammett qu’ils ont toujours cités comme leur source majeure pour ce film – notamment Red Harvest / La Moisson rouge – le script se nourrit du Yojimbo d’Akira Kurosawa (ayant d’ailleurs fait l’objet de plusieurs remakes, dont bien sûr Pour une poignée de dollars de Sergio Leone). Le fait que le héros semble ne pas choisir son camp ou bien qu’il semble en changer, etc., vient aussi de là.
EDITION BLU-RAY FRANCAISE 20th CENTURY FOX (2011) / AMERICAINE CRITERION (2022)
Ayant fait l’objet de plusieurs éditions dvd et blu-ray de par le monde, à peu près toujours identiques, il était temps que Miller’s Crossing fasse l’objet d’une attention plus grande. C’était donc une très bonne nouvelle que d’apprendre que, après leur excellente édition d’Inside Llewyn Davis en 2016, l’éditeur américain Criterion allait se charger de Miller’s Crossing. C’est hélas, en partie du moins, une déception. Le master utilisé pour le blu-ray – pourtant indiqué comme ayant été établi à partir du négatif – semble en effet dater un peu et être à peu de choses près le même que celui des éditions Fox d’une dizaine d’années avant (c’est-à-dire bon, sans plus). De plus, Criterion a été obligée de réagir à des réactions outrées de fans indiquant que près de deux minutes avaient été coupées, en indiquant que, à l’image d’autres de leurs films, les frères ont choisi de faire de petites coupes d’éléments qui les embarrassaient un peu – certes, mais au moins dans un cas, le montage semble à présent bancal, alors qu’il ne l’était pas avant. Cette mise au point a été faite au vu des réactions, mais sinon ce n’est marqué nulle part dans la nouvelle édition, ce qui n’est pas très correct. En termes de suppléments, en revanche, c’est effectivement mieux, et l’on bénéficiera de nouveaux entretiens de bonne qualité, avec les frères comme avec les acteurs, le directeur de la photo et le compositeur, sans parler du très bon essai dans le traditionnel livret papier fourni par Criterion. Rappelons à toutes fins utiles que de toute façon les éditions Criterion sont réservées à ceux qui peuvent lire les dvd zone 1 / blu-ray zone A, et comprennent l’anglais (sous-titres en anglais disponibles).
Bref, même si les éditions françaises n’ont rien de mirifique et si c’est la grande pauvreté en termes de suppléments, et en attendant une édition qui reprendra les bonus de l’édition Criterion et peut-être en ajoutera d’autres, avec cette fois-ci un véritable nouveau master bien restauré, le blu-ray français fera bien l’affaire, et ce d’autant plus que le film est tel qu’il l’était à l’origine. VOSTF et VF pour les éditions françaises.
Alors que dans The Barber les Coen arrivaient parfaitement à injecter leur fonds de sauce philosophico-dérisoire dans un récit de film noir, ils ont par la suite, notamment avec A Serious Man et Inside Llewyn Davis, choisi d’examiner des personnages qui sont immédiatement donnés comme frappés par la déveine, sans même l’excuse de l’engrenage tragique du film noir. Dans le cas de Larry Gopnik dans A Serious Man, véritable Job de l’Amérique des temps modernes, ce cycle de scoumoune sans fin se double effectivement d’une interrogation sur le sens de la vie du personnage, et partant de toute vie humaine. Je parlais de fonds de sauce philosophique (et religieux) : dans aucun autre de leurs films les Coen n’ont autant signifié que cette interrogation est bien ce qui structure la plupart de leurs récits et peut-être de n’importe quel récit, aussi plaisants les tours et détours choisis pour la faire passer soient-ils. Moins immédiatement donné comme portant une interrogation du même type, sous ses dehors de vrai-faux biopic tirant le portrait d’un cousin de Bob Dylan, un peu plus âgé et (nettement) moins chanceux que lui, Inside Llewyn Davis le fait, avec la politesse du désespoir, tout autant.
Autant je peux comprendre qu’un film comme A Serious Man ait pu sembler un peu cryptique à certains spectateurs, y compris à ceux qui connaissent pas mal des autres films des frères, autant j’ai du mal à comprendre qu’il y ait autant de personnes qui restent circonspectes devant Miller’s Crossing. Peut-être est-ce dû au fait que je les ai découverts au fur et à mesure et qu’après avoir beaucoup apprécié leurs deux premiers opus c’est avec ce film que je suis tombé, pour de bon, amoureux de leur cinéma. Mais je ne crois pas que ce soit la raison majeure. Ce film, je l’ai revu au fil du temps, je l’aime toujours autant, et malgré celles de leurs œuvres qui sont venues depuis le rejoindre, il fait toujours partie de mes préférés de leurs auteurs, et plus largement de mon panthéon personnel.
Que j’aime déjà beaucoup le cinéma classique américain, et en particulier les films noirs et les films de gangsters, a évidemment joué. Et tout autant le fait que, à un moment où ces genres étaient beaucoup revisités, parfois avec peu d’éclat, parfois avec une position surplombante de petit malin cherchant à faire bouger le cadavre d’un genre défunt à son profit, ils proposaient autre chose, un objet immédiatement personnel qui dans le même temps retravaillait le genre en profondeur. On sait qu’en entretien les Coen aiment bien noyer le poisson, ne jamais vraiment répondre ou bien de façon très oblique. C’est une des raisons pour lesquelles certains entretiens, dans lesquels ils se livrent un peu plus, sont particulièrement précieux. Ainsi, dans un supplément trouvable dans l’édition américaine Criterion de Inside Llewyn Davis, ils s’entretiennent avec le réalisateur Guillermo del Toro sur leurs influences et les constantes de leur cinéma (le principe est de partir de leur premier film, Blood Simple / Sang pour sang, et d’y déceler ce qui était déjà là que l’on retrouve par la suite). Ils y reviennent sur leur goût du roman noir, sur le fait qu’à l’époque, pour réussies qu’elles puissent être par ailleurs, les adaptations arrondissaient trop les angles et notamment laminaient un peu trop la langue argotique utilisée par les auteurs de romans noirs. Ils regrettent également que le même acteur (en l’occurrence Humphrey Bogart) puisse incarner les détectives de Dashiell Hammett et de Raymond Chandler, et un peu trop imposer sa propre personnalité à ces deux personnages pourtant assez dissemblables. On l’avait compris dès le départ, sans avoir besoin de leurs explications, mais la confirmation est éclatante : contrairement à d’autres, leur révision du genre ne cherchait pas à prendre des contrepieds pour le plaisir et se nourrissait profondément de la matière de départ et du fait qu’ils considéraient qu’il restait de la place pour d’autres approches.
On connaît la genèse de Miller’s Crossing. Ambitieux, leur projet cale à l’écriture. En panne d’inspiration, ils décident de s’engager dans un autre : ce sera Barton Fink, écrit en quelques semaines. Le déblocage que cela occasionne leur permet de terminer leur scénario et de préparer le tournage. Le casting, tellement idéal que l’on peut difficilement imaginer le film avec un autre, a failli être tout autre chose : Gabriel Byrne, de passage aux Etats-Unis, a passé des essais comme ça, sans trop y croire ; Albert Finney est un choix de dernière minute, pour remplacer un acteur décédé… Byrne est également responsable de l’accent irlandais qu’ont pris les personnages de Tom et Leo : « Les personnages sont d’origine irlandaise, mais leurs rôles n’ont pas été prévus pour être dits avec un accent. Quand Gabriel Byrne a lu le scénario il a trouvé qu’il avait un style, un rythme, authentiquement irlandais, et il nous a proposé de dire ses répliques avec son accent. Nous étions sceptiques au départ, mais sa lecture nous a convaincus. Du coup, Finney a pris lui aussi un accent. » (Positif n°360, février 1991). C’est évidemment une excellente idée, qui permet également de mieux contraster par la langue, par l’accent, par le débit, les personnages et les communautés auxquelles ils appartiennent, sans parler des mots d’italien ou de yiddish qu’utilisent tel et tel personnage.
Dans mon souvenir, Coursodon et Tavernier, dans leur 50 ans de cinéma américain, assuraient en substance que le monologue du début – celui de Jon Polito, absolument génial – valait à lui seul le prix du billet d’entrée. Non seulement le ‘I’m talking about… ethics’ de son personnage Johnny Caspar est impayable, tout autant que les variations sur la question, mais ce monologue donne la puce à l’oreille s’agissant de comment les Coen vont se servir de la langue pour typifier, établir et faire évoluer les contrastes dont je parlais plus haut, faire naître l’humour aussi. Pour le scénario qu’ils ont élaboré dans le même temps, celui de Barton Fink, ils ont choisi un personnage qui serait dramaturge et n’arriverait pas à écrire pour le cinéma. Dans leur cas, on sent leur amour du théâtre, d’une langue littéraire – y compris celle qui joue avec des niveaux de langue et des registres très variés, comme celle des plus grands auteurs du roman noir, Hammett, Chandler, Cain, etc – et une aptitude proprement sidérante à toujours subordonner cette écriture assez fleurie aux exigences dramatiques. Si les Coen sont des grands revisiteurs de genres, c’est aussi et peut-être avant tout pour cette aptitude-là qu’ils me semblent être de grands auteurs (à la fois scénaristes et réalisateurs).
Dans l’entretien de Positif cité plus haut, les Coen reviennent sur le reproche qui leur a tout de suite été fait que l’on ne comprenne pas tout à leur script : « Il m’importe assez peu que le spectateur perde parfois le fil de l’intrigue. Il n’est pas tellement important de comprendre qui a tué le personnage de Rug Daniels, par exemple. Il est beaucoup plus important de ressentir les rapports des personnages. » J’avoue que j’ai du mal à retenir le manque d’intelligibilité contre eux. Il est assez aisé de comprendre au bout d’un temps que le personnage de Tom (Gabriel Byrne) joue double, voire triple, jeu*. Les communautés s’allient les unes contre les autres, on demande à tel ou tel de faire défection parce que les rapports de force changent et qu’ils ont intérêt à changer de camp tant qu’il est temps : rien là que de très compréhensible, et le script ne fait rien pour que cela n’apparaisse pas clairement. Les raisons profondes de l’action de Tom, en revanche, n’apparaissent pas si clairement, et c’est bien entendu là que réside le grand intérêt, voire la grandeur, du script de Miller’s Crossing, qui sur ce point donne à voir, et même explique, et pourtant choisit de ne pas tout expliciter par le menu.
Non seulement le personnage de Tom est construit pour être complexe et avoir plusieurs dimensions, mais les autres se définissent en partie par rapport à lui, à ses actions et, oui, pour donner raison à Johnny Caspar, à son éthique. Dans ce film où il est question de déveine comme dans tous leurs autres films, mais aussi de comment faire advenir sa chance, la déveine de l’un – et peut-être sa trahison – est la chance de l’autre. Tout ceci, si on l’ajoute au jeu exceptionnel de Byrne (qui n’a sans doute jamais fait mieux), explique aussi pourquoi la mélancolie qui sourd du film a son cachet d’authenticité. Celle-ci, admirablement soulignée également par les choix photographiques (chef opérateur : Barry Sonnenfeld) et la musique de Carter Burwell, contribue à faire de Miller’s Crossing non seulement l’un des films les plus élaborés des frères, mais aussi un de ceux qui affectent le plus profondément. Totalement maîtrisé dans son écriture comme dans la forme adoptée – mais cela était clair dès le départ, dès leurs deux premiers films – Miller’s Crossing montre également que même lorsqu’ils souhaitent donner l’apparence du classicisme, il y a toujours matière à embardées plus baroques, qui culminent ici avec les deux séquences les plus violentes du film (une fusillade, un règlement de comptes avec un subalterne), et qui rappellent aussi qu’à l’époque encore les frères Coen étaient proches de Sam Raimi et que leurs références ne se trouvaient pas que dans le cinéma classique (ils citent ainsi Mad Max comme une des références majeures pour Blood Simple !).
*Outre les deux romans de Hammett qu’ils ont toujours cités comme leur source majeure pour ce film – notamment Red Harvest / La Moisson rouge – le script se nourrit du Yojimbo d’Akira Kurosawa (ayant d’ailleurs fait l’objet de plusieurs remakes, dont bien sûr Pour une poignée de dollars de Sergio Leone). Le fait que le héros semble ne pas choisir son camp ou bien qu’il semble en changer, etc., vient aussi de là.
EDITION BLU-RAY FRANCAISE 20th CENTURY FOX (2011) / AMERICAINE CRITERION (2022)
Ayant fait l’objet de plusieurs éditions dvd et blu-ray de par le monde, à peu près toujours identiques, il était temps que Miller’s Crossing fasse l’objet d’une attention plus grande. C’était donc une très bonne nouvelle que d’apprendre que, après leur excellente édition d’Inside Llewyn Davis en 2016, l’éditeur américain Criterion allait se charger de Miller’s Crossing. C’est hélas, en partie du moins, une déception. Le master utilisé pour le blu-ray – pourtant indiqué comme ayant été établi à partir du négatif – semble en effet dater un peu et être à peu de choses près le même que celui des éditions Fox d’une dizaine d’années avant (c’est-à-dire bon, sans plus). De plus, Criterion a été obligée de réagir à des réactions outrées de fans indiquant que près de deux minutes avaient été coupées, en indiquant que, à l’image d’autres de leurs films, les frères ont choisi de faire de petites coupes d’éléments qui les embarrassaient un peu – certes, mais au moins dans un cas, le montage semble à présent bancal, alors qu’il ne l’était pas avant. Cette mise au point a été faite au vu des réactions, mais sinon ce n’est marqué nulle part dans la nouvelle édition, ce qui n’est pas très correct. En termes de suppléments, en revanche, c’est effectivement mieux, et l’on bénéficiera de nouveaux entretiens de bonne qualité, avec les frères comme avec les acteurs, le directeur de la photo et le compositeur, sans parler du très bon essai dans le traditionnel livret papier fourni par Criterion. Rappelons à toutes fins utiles que de toute façon les éditions Criterion sont réservées à ceux qui peuvent lire les dvd zone 1 / blu-ray zone A, et comprennent l’anglais (sous-titres en anglais disponibles).
Bref, même si les éditions françaises n’ont rien de mirifique et si c’est la grande pauvreté en termes de suppléments, et en attendant une édition qui reprendra les bonus de l’édition Criterion et peut-être en ajoutera d’autres, avec cette fois-ci un véritable nouveau master bien restauré, le blu-ray français fera bien l’affaire, et ce d’autant plus que le film est tel qu’il l’était à l’origine. VOSTF et VF pour les éditions françaises.

David
1.0 out of 5 stars
Grosse déception
Reviewed in France on 10 December 2020Verified Purchase
Pourtant inconditionnel des frères Cohen... Un des films des frères Cohen qui a le plus mal vieilli. L'intrigue n'est pas spectaculaire. Que de longs et mornes dialogues. Scènes statiques à outrance. Ensuite, la qualité de bluray est en déséquilibre constante ! Mauvaise image (on a l'impression de regarder certaines scènes trop rapprochées sur une TV à tube cathodique.

Robert
5.0 out of 5 stars
très bon film à avoir dans sa filmothèque
Reviewed in France on 28 July 2013Verified Purchase
Du très bon cinéma à voir absolument .
Pour les Fans des Frères Coen.
Humour ,Action .des personnages épatants et pittoresques.
Pour les Fans des Frères Coen.
Humour ,Action .des personnages épatants et pittoresques.

axeeugene
4.0 out of 5 stars
"I want me hat."
Reviewed in the United States on 12 February 2022Verified Purchase
If you're looking at a review for the Criterion edition, chances are you already know what a stunningly excellent, beautifully-shot film Miller's Crossing is. It is without a doubt the most unjustly underrated Coen Brothers film. The characters are fully fleshed-out and expertly acted, the set design is second to none, and the cinematography is sumptuous. It is as close to a perfect film as there is.
This 2K transfer of Miller's Crossing is a joy to look at - the color is rich, the light is bright and clear, and movement is rendered smoothly. It's the best looking version I have - a *huge* step up from the original DVD and a big improvement over the previous bluray release, which itself is not bad looking by any stretch. It's lovely.
I do have one significant quibble with this release - and it's one many people may not care a whit about. In the scene where Tom is about to get beaten up by Caspar's flunkies, a short segment has been excised. Tom hits Frankie (Michael Starr) in the face with a chair, after which Frankie holds his bloody nose, looks forlornly back, and says, "Jesus, Tom!" before leaving the room to summon TicTac. In the Criterion edition, this line is removed. I am mystified by this change, as well as disappointed, because even though it seems like a throwaway moment, it was one of my favorite bits in the film because it shows the henchmen are familiar with each other and expect to operate under certain rules, which Tom has broken. This fits within the themes of the film seamlessly, and so in my eyes it strengthens the film overall. Cutting it seems capricious to me, especially since it's present in all other releases. What was the point? I know this might seem like a baseless criticism, but in my opinion a film is often made by its small moments, and to rob Miller's Crossing of such a moment feels wrong.
[EDIT: A note in the Criterion Forum review of this release says the following on the subject of the cuts: "The edit on here is a minute-and-a-half to 2-minutes shorter than previous releases, and an e-mail from Criterion that was shared online indicates the Coens made some trims to this version, as they did with their director's cut of Blood Simple. Oddly, Criterion mentions this nowhere on the release." To say the least, this is disappointing. The Coens may have their reasons for these edits, and they're free to manipulate their art as they see fit, but I know the fans most likely to purchase this edition will be those most likely to be frustrated by the changes.]
The new interview - conducted in 2021 - with Gabriel Byrne and John Turturro is a very nice touch. OTOH, the Barry Sonnenfeld interview included here is far less engaging and narrower than the one included on the last bluray (I think it's the same on the original DVD), which is disappointing. In all, the extras on the Criterion aren't all that impressive.
Of the three versions I have, the Criterion is the best looking, but I must say I'm glad I have the other two to fill in gaps left by this new release. It feels wrong to have to say this about a Criterion disc, which should be as close to *complete* as possible.
This 2K transfer of Miller's Crossing is a joy to look at - the color is rich, the light is bright and clear, and movement is rendered smoothly. It's the best looking version I have - a *huge* step up from the original DVD and a big improvement over the previous bluray release, which itself is not bad looking by any stretch. It's lovely.
I do have one significant quibble with this release - and it's one many people may not care a whit about. In the scene where Tom is about to get beaten up by Caspar's flunkies, a short segment has been excised. Tom hits Frankie (Michael Starr) in the face with a chair, after which Frankie holds his bloody nose, looks forlornly back, and says, "Jesus, Tom!" before leaving the room to summon TicTac. In the Criterion edition, this line is removed. I am mystified by this change, as well as disappointed, because even though it seems like a throwaway moment, it was one of my favorite bits in the film because it shows the henchmen are familiar with each other and expect to operate under certain rules, which Tom has broken. This fits within the themes of the film seamlessly, and so in my eyes it strengthens the film overall. Cutting it seems capricious to me, especially since it's present in all other releases. What was the point? I know this might seem like a baseless criticism, but in my opinion a film is often made by its small moments, and to rob Miller's Crossing of such a moment feels wrong.
[EDIT: A note in the Criterion Forum review of this release says the following on the subject of the cuts: "The edit on here is a minute-and-a-half to 2-minutes shorter than previous releases, and an e-mail from Criterion that was shared online indicates the Coens made some trims to this version, as they did with their director's cut of Blood Simple. Oddly, Criterion mentions this nowhere on the release." To say the least, this is disappointing. The Coens may have their reasons for these edits, and they're free to manipulate their art as they see fit, but I know the fans most likely to purchase this edition will be those most likely to be frustrated by the changes.]
The new interview - conducted in 2021 - with Gabriel Byrne and John Turturro is a very nice touch. OTOH, the Barry Sonnenfeld interview included here is far less engaging and narrower than the one included on the last bluray (I think it's the same on the original DVD), which is disappointing. In all, the extras on the Criterion aren't all that impressive.
Of the three versions I have, the Criterion is the best looking, but I must say I'm glad I have the other two to fill in gaps left by this new release. It feels wrong to have to say this about a Criterion disc, which should be as close to *complete* as possible.
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