3.0 out of 5 stars
Un peu de décalage et d'humour au pays des Péplums.
Reviewed in France on 30 July 2012
Sonneries de trompettes, roulements de timbales, galops de chevaux, coups de fouets et gémissements, roues de chariots et caillasses, romance et violons, glaives et enclumes, viandes fumantes et métiers à tisser, enfants rieurs et larmoyants, hommes vaillants et patriciens corpulents, vieillards édentés et divines héroïnes, nous sommes au pays du péplum! Et à vrai dire ce Spartacus, n'est pas ce qui s'est fait de pire dans le genre. Evidemment il nous provient de ces temps et de ces lieux glorieux où tout était simple. Les bons, bons, et les vilains, canards, la relecture complaisante de l'histoire, une vertu, et le ridicule, une candide fraîcheur.
Cela sent, cinquante ans plus tard, tout de même "un peu" le rassis, mais conserve aussi un (petit) charme attachant à dégoter à l'arrière de tout un fatras de conventions, et surtout d'une détestable idéologie. (Ceci dit, le genre se poursuit aujourd'hui, du péplum pré historique au péplum galactique, en passant par l'érotique et le sadomasochiste, conservant au genre, pour le meilleur et pour le pire, le même type d'ingrédients.)
Quelques belles scènes d'ensembles (cf l'avancée en damier se déployant de l'armée romaine, dans la bataille finale ), des corps à corps bien sentis, une impression de carton pâte et d'artifice nettement moins prononcée que dans Ben Hur, mais tout de même aussi quelques superbes décors kitsch de studio.
Malgré des longueurs et des situations aujourd'hui risibles, on parvient à se laisser entraîner par l'histoire éternelle, en quelque sorte assez proche de notre actualité, de ces damnés se redressant, avec l'énergie de ceux qui n'ont rien à perdre, tentant d'affronter un destin qui les écrase(ra). Les plus de trois heures du film ne paraissent donc en définitive pas une éternité. Il y a heureusement dans ce Spartacus, une distance prise "par Kubrick" (...déjà...!? ) avec son sujet. Il nous offre humour grinçant, décalage, regard acerbe, (un peu) de complexité dans ses personnages, et des dialogue régulièrement de qualité. Il faut dire que le panel d'acteurs des rôles des romains est plutôt réjouissant et efficace. Ca sauve tout, en aidant à la digestion du reste.
Rien de pire que ce genre, au complet premier degré, aux dialogues laconiques, et se voulant, en plus, sérieux ...
Au Louvre il y a les Pompiers, au cinéma, les Péplums. Certains bons, d'autres mauvais. Spartacus feraient partie des pas mal. Reflet d'une époque et d'un genre, qui mérite un détour, ne fusse que par curiosité.
Point de vue technique, le blu ray est très propre, mais sans réelle finesse. Il me semble avoir lu qu'on lui reprochait un traitement numérique trop appuyé... Ce constat me paraît correct. C'est du moins l'impression que cela me donne. Ceci dit, si ce n'est pas très fin, c'est bien loin d'être désagréable à regarder. C'est plutôt confortable comme restauration.
Le son m'a paru de qualité correcte en version originale. Mais je n'ai qu'une installation stéréo.
( Mes notations subjectives: ***** : chef d'oeuvre, film incontournable et/ou particulièrement inventif et créatif; **** : grand film ; *** Bon film ; ** film de qualité inégale; * : film de peu d'intérêt. )
6 people found this helpful